Filles, conflits et éducation - Journée internationale des droits des femmes
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’accès à l’éducation des filles dans les zones de conflit est essentiel pour leur autonomisation.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’accès à l’éducation des filles dans les zones de conflit est essentiel pour leur autonomisation.
Le 8 mars marque la Journée internationale des droits des femmes. C’est une occasion de célébrer les avancées, mais aussi de rappeler les inégalités persistantes.
Cette année, le thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation » rappelle l’importance d’un accès équitable aux droits fondamentaux, notamment à l’éducation. Or, dans de nombreuses régions du monde, les conflits et l’instabilité politique freinent l’accès à l’éducation. Les filles en sont les premières victimes, privées non seulement de savoir, mais aussi de leur autonomie et de leur avenir.
L’éducation est un puissant levier de transformation. Elle permet aux filles de briser le cycle de la pauvreté, de mieux connaître et défendre leurs droits, et de participer activement aux décisions qui façonnent leur vie. En leur garantissant un accès à l’apprentissage, nous construisons un monde plus juste et plus égalitaire.
Les conflits ont des conséquences dramatiques sur l’éducation des filles. En Ukraine, plus de 1 000 écoles ont été détruites ou endommagées, privant de nombreux élèves d’un accès à l’apprentissage. En Palestine, environ 95 % des écoles de la bande de Gaza ont été touchées, laissant 625 000 élèves sans infrastructure éducative fonctionnelle. Mais, les conséquences vont bien au-delà des bâtiments détruits.
« Après une longue alerte de raid aérien, surtout si cela se produit la nuit, les enfants souffrent d'un manque chronique de sommeil, d'une attention distraite, de difficultés à se concentrer et de fatigue. », explique Kseniia Sulyma, une psychologue ukrainienne.
Quand une école ferme pendant des mois, ce n’est pas juste une pause dans l’apprentissage, mais un bouleversement de vie. Pour beaucoup de filles, cela signifie la fin de leur scolarité et de leurs rêves d’avenir. Sans école, certaines sont poussées vers le mariage précoce, d’autres abandonnent leurs études pour travailler et subvenir aux besoins de leur famille, repoussant l’espoir de revenir à l’école.
Malgré cette réalité brutale, les enseignant‧e‧s trouvent des moyens pour poursuivre l'enseignement. En Ukraine, dans des villes comme Mykolaïv, les équipes éducatives ont su s’adapter en organisant des cours en rotation. Une partie des élèves continuent leur scolarité en présentiel, tandis que les autres poursuivent leur apprentissage à distance. Ce système offre aux élèves une occasion régulière de socialiser.
Les enfants vivant dans des zones de conflit subissent un stress intense qui affecte profondément leur bien-être mental. Exposés à la violence, aux enlèvements et aux traumatismes psychologiques, ils évoluent dans un climat de peur permanent. Selon un rapport de 2022 de l’ONG, 80 % des enfants de Gaza souffrent de dépression, et 84 % éprouvent de l’anxiété.
En Israël, les alertes incessantes et les exercices d’évacuation créent un climat d’angoisse chez les élèves. Les fermetures fréquentes des écoles accentuent ce stress et perturbent leur quotidien. Plus de 80 % des enfants israéliens souffrent de troubles émotionnels liés au conflit, mettant en péril leur développement et leur santé mentale à long terme.
Pour répondre à ces besoins urgents, des organisations locales et internationales offrent un soutien psychologique vital aux familles. Les enfants peuvent ainsi exprimer leurs traumatismes et bénéficier d'un accompagnement.
En Russie, l’éducation sert à renforcer les valeurs imposées par l’État. Depuis 3 ans, le gouvernement a accru les heures accordées à l'enseignement de principes spirituels et moraux alignés sur la stratégie nationale de sécurité. Les libertés académiques sont très restreintes, avec des campagnes contre les opinions divergentes et une limitation de l’enseignement de sujets sensibles. Ce climat de répression a entraîné un recul des droits, en particulier pour les femmes. La pensée critique étant réprimée, il devient plus difficile de débattre des questions de genre et d'égalité.
En Afghanistan, sous le régime taliban, les filles sont toujours interdites d’éducation secondaire. Cela prive 1,4 million d’élèves de leur droit fondamental à apprendre. Cette interdiction a des conséquences psychologiques et émotionnelles profondes, anéantissant les espoirs et les perspectives d'avenir de nombreuses jeunes filles.
En offrant aux filles l’accès à une éducation de qualité, nous ne leur donnons pas seulement les outils pour réaliser leurs rêves, mais nous les plaçons aussi parmi les futures leaders de demain. Elles deviendront des actrices du changement, capables de transformer le monde.
Des organisations comme l’UNESCO, Malala Fund et Plan International luttent pour garantir l’éducation des filles, même en contexte de crise. Comment participer à la défense des droits des filles à l’éducation? En sensibilisant les jeunes, à la maison comme à l’école, nous contribuons à faire évoluer les mentalités. Voici quelques actions concrètes que nous pouvons entreprendre.
Malala Yousafzai – Moi, Malala. Dans Moi, Malala, Malala Yousafzai raconte son combat pour l’éducation des filles au Pakistan, même après avoir survécu à une attaque des talibans.
Zainab Salbi – La femme qui m’a appris à voler. Dans ce livre, Zainab Salbi partage son parcours en Irak et son engagement à soutenir les femmes touchées par la guerre et l’injustice.
Roya Mahboob – The Girl Who Buried Her Dreams in a Can. Roya Mahboob raconte son histoire d’une jeune fille afghane qui, grâce à la technologie et à l’éducation, a brisé les barrières sociales et culturelles pour devenir une entrepreneure.