Intimidation : sensibiliser!

La prévention permet à votre enfant de développer les bons réflexes s'il est victime ou témoin d'intimidation.

On dit qu’il vaut souvent mieux prévenir que guérir. Dans cet article, nous vous proposons quelques conseils pour prévenir l’intimidation et développer de bonnes pratiques pour sensibiliser votre enfant.

La prévention permet à votre enfant de développer les bons réflexes s’il est victime ou témoin d’intimidation.

Qu’est-ce que l’intimidation?

L’intimidation s’appuie sur un déséquilibre dans une relation d’abus de pouvoir. On parle d’intimidation lorsqu’une personne tente d’en dominer une autre par des moqueries, des gestes violents ou encore du rejet. Il s’agit d’un comportement délibéré dans le but de nuire, rabaisser et blesser l’autre. Généralement, ces comportements sont caractérisés par leur répétition qui s’étend sur une certaine périodes.

Bref, ce n’est pas un conflit entre deux personnes…même si certains gestes répréhensibles peuvent être commis lors d’une dispute entre deux enfants.

Les visages de l’intimidation

En contexte d’intimidation, on résume souvent les interactions à la relation d’un intimidateur et de sa victime. Il y a toutefois trois acteurs dans une situation d’intimidation et chacun a un rôle à jouer pour désamorcer la situation.

La prévention, à chaque niveau, permet à un enfant de développer les bons outils pour prévenir une situation d’intimidation ou aider à y mettre fin rapidement.

L’intimidé

D’abord, il faut le dire : tout le monde peut être victime d’intimidation. Il n’est d’ailleurs pas rare que les enfants et les adolescents qui intimident ont eux-mêmes été intimidés par le passé.

Comment préparer votre enfant à faire face à une situation difficile? En l’aidant tout simplement à développer certaines compétences essentielles.

Bien communiquer – avec respect de l’autre et clarté. Même en cas de conflit!
Développer son écoute;
Observer son langage corporel et l’aider à renvoyer une image assurée et détendue;
S’assurer qu’il sache se tourner vers un adulte de confiance en cas de problème.

Enfin, notez qu’un enfant confiant avec de bonnes amitiés risque moins d’être intimidé. Vous pouvez ainsi encourager les comportements suivants :

Développer ses forces et ses talents pour une meilleure estime de lui-même;
Favoriser les nouvelles amitiés;
Encourager son autonomie.

L’intimidateur

Plusieurs facteurs ont un impact sur le comportement d’un enfant intimidateur : une situation familiale ou un deuil, un déménagement ou le fait d’avoir déjà été intimidé. Il y a aussi l’effet de groupe, qui entraîne souvent les jeunes dans une spirale d’intimidation et de violence qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes.

Pour prévenir ces comportements, le plus facile reste encore de servir de modèle à votre enfant. Il vous observe et remarque vos réactions lorsque vous vous retrouvez dans une situation difficile. Comment réagissez-vous? Il est possible qu’il vous imite déjà!

Pour prévenir l’intimidation, vous pouvez également discuter de l’intimidation avec votre enfant. Il doit comprendre quelles sont les conséquences, pour lui s’il a un comportement répréhensible, mais aussi pour la victime qui en souffre. Parfois, les jeunes ont du mal à comprendre l’impact réel et destructeur de leurs gestes. En développant l’empathie de votre enfant, vous lui apprenez à prévenir les situations d’intimidation plutôt qu’à y prendre part.

Un parent averti en vaut deux

Dans tous les cas, faites attention à ces signes qui doivent être pris au sérieux chez un enfant :

Difficulté à gérer des conflits, à s’exprimer et à communiquer;
Voir la violence comme une solution;
Grand besoin de dominer;
Éprouver peu de remords et d’empathie;
Difficultés à interpréter les situations sociales, percevoir beaucoup d’hostilité chez les autres.

Il faut aussi savoir que les enfants intimidateurs sont davantage à risque de décrochage scolaire et de délinquance et peuvent développer des problèmes d’adaptation sociale en vieillissant.

Le témoin

Le témoin d’une situation d’intimidation, peu importe son âge, joue un rôle essentiel. C’est souvent grâce à lui qu’une intervention rapide est possible, soit parce qu’il intervient ou soit parce qu’il dénonce les faits auprès d’un adulte de confiance.

En parlant d’intimidation avec votre enfant, il est bien important de souligner l’importance de son implication s’il assiste à des comportements répréhensibles. Vous pouvez aussi vous assurer qu’il connaisse les adultes de confiance à l’école et qu’il se sente soutenu à la maison. Faire face à un intimidateur, même quand on n’est pas la cible, ça peut faire peur. Ça demande du courage et il se sentira plus confiant s’il sait que vous êtes derrière lui.

Mieux vaut tard que jamais

En réalité, un témoin peut aussi offrir du soutien indirect à l’intimidateur, ne serait-ce qu’en restant passif ou en refusant de s’impliquer. Il est alors possible que votre enfant développe un sentiment de culpabilité ou de honte.

Démêler ces émotions négatives n’est pas facile et vous devez être présent pour lui. Rappelez-vous toutefois qu’en l’aidant à comprendre la situation, vous pourrez également soutenir l’enfant ou l’adolescent victime d’intimidation.

Et si votre enfant est intimidé?

Vous pouvez lui donner quelques conseils pour éviter d’envenimer la situation :

Quitter la scène d’intimidation;
Éviter de répondre ou de rendre les coups portés;
Se tourner vers un adulte de confiance (directeur, prof, surveillant, etc.);
En parler à la maison (ses parents, un grand frère ou une grande sœur).

Il est souvent difficile pour un enfant de parler de l’intimidation vécue à l’école ou en ligne. Il faut toutefois l’encourager à le faire, vous montrer attentif et calme, et croire ce qu’il vous dit. Rassurez-le et faites-lui comprendre que ce n’est pas de sa faute : il a le droit d’être en sécurité.

Ensemble, vous pourrez trouver des solutions et choisir quand vous tourner vers l’équipe-école pour qu’une intervention soit faite. Chaque école est désormais dotée d’un plan de lutte contre l’intimidation et votre enfant ne sera pas laissé à lui-même.

L’important, c’est de réagir rapidement.