Le mot ne figure pas dans le dictionnaire, mais il existe un regroupement québécois des personnes qui en sont « atteintes ». La douance … en avez-vous déjà entendu parler? On parle d’élèves surdoués, ceux dont le QI est égal ou supérieur à 130. Bref survol d’un sujet complètement fascinant dont on entend trop peu parler au Québec.
Qu’est-ce que ça mange en hiver, la douance?
On a tendance à penser que les élèves doués ne sont que des élèves comme les autres, qui n’ont que de meilleurs résultats. C’est souvent le cas, sauf pour les élèves qu’ont dit « surdoués ». Ceux-ci ont des capacités cognitives supérieures à la moyenne, mais ont un développement affectif et relationnel conforme à celle-ci. Ils posent plus de questions, sont capables d’acquérir des connaissances par leurs propres moyens, et ont une capacité de mémorisation importante. Ceci n’est qu’un aperçu des manifestations qu’ont ces élèves.
La douance, un trait héréditaire, ne se développe qu’à certaines conditions. En effet, son éclosion dépend de facteurs multiples dont la motivation personnelle de l’élève ainsi qu’un environnement favorable qui lui permet d’étancher sa soif d’apprendre. L’environnement est important puisqu’il permet à ses qualités de se révéler, à sa douance de « croître ». Sans ces conditions, le quotient intellectuel de l’élève surdoué peut stagner, voire régresser. Au niveau physiologique, la douance s’explique par un épaississement du cortex durant la croissance qui résulte en une augmentation des connexions neuronales.
La structure de la pensée des surdoués est différente de la normale des gens. Contrairement à la majorité de nous qui ont une pensée dite « linéaire », la pensée des surdoués mobilise tous les hémisphères du cerveau (ce qu’on appelle la pensée en arborescence). Lors de la résolution d’un problème, les surdoués sont capables de se débarrasser de leur monologue intérieur et penseront à une foule d’alternatives pour venir à bout de ce qui se dresse sur leurs chemins, alternatives qui seront toutes plus créatives les unes que les autres. Malheureusement pour nous, les gens « normaux », leur cerveau fonctionne mieux, il est plus efficace quoi!
Répondre aux besoins des surdoués
Le rythme auquel un enfant ayant un trouble d’apprentissage pose problème, autant pour celui ayant une difficulté que pour celui qui excelle. En d’autres mots, s’il y a des élèves pour qui l’école va « trop vite », il y en a d’autres, les surdoués, pour qui l’école n’est pas assez stimulante. Comme on l’a dit plus haut, pour maximiser le potentiel des élèves ayant des capacités intellectuelles supérieures, il faut que ceux-ci baignent dans un environnement adéquat. Or, à l’heure actuelle, aucun établissement québécois, à l’exception des écoles Fernand-Seguin et Paul Gérin-Lajoie à Montréal, ne fournit un tel cadre. Des experts déplorent le fait qu’on empêche ces élèves de s’épanouir pleinement. Encore une fois, c’est le ratio enseignant-élève qui pose problème; un enseignant qui doit superviser l’apprentissage d’une classe d’élèves conformes à la moyenne ne peut s’occuper simultanément d’élève ayant des retards d’apprentissage et/ou d’élèves surdoués.
On accorde beaucoup de place dans les médias, avec raison par ailleurs, aux troubles d’apprentissage comme le trouble de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité. Il serait pertinent d’en faire autant pour la douance, trait avec lequel vivent des milliers de Québécois.
*Pour en savoir plus sur la douance, vous pouvez vous procurer l’ouvrage Différence et souffrance de l’adulte surdoué aux éditions Vuibert pratique. Vous pouvez aussi consulter un extrait du livre en ligne.