Le dépôt en décembre dernier du rapport de l’OCDE sur l’acquisition des connaissances et des compétences (le fameux PISA) a suscité beaucoup de fierté au Québec : les élèves québécois seraient les meilleurs en mathématiques au Canada et en Occident. Par contre, dans plusieurs provinces canadiennes anglophones, les résultats plus décevants contenus dans le rapport ont suscité un débat important ignoré de beaucoup ici et qui n’est pas dénué d’intérêt.
Ce débat a mené des modifications des curriculums d’enseignement en mathématiques en Ontario et en Alberta. Ces provinces ont décidé de mettre l’emphase sur la mémorisation et l’acquisition des connaissances de base comme les tables de multiplications. À cette approche « à l’ancienne », on en oppose une autre qui met l’emphase sur la résolution de problèmes et qui cherche à « guider » l’enfant dans leur résolution. Cette approche était celle qui était prisée par les gouvernements de ces provinces dans les dernières années.
Au Canada anglais, on parle de ce débat comme de la « guerre des maths », rien de moins. En Alberta, ce sont des parents qui sont passés à l’offensive en récoltant plus de 11 000 signatures pour une pétition qui a été acheminée au ministre de l’Éducation en mars dernier. Ces parents s’inquiètent du fait que les élèves auront de la difficulté à résoudre des problèmes de plus en plus abstraits s’ils n’acquièrent pas bien les connaissances de base telles les tables de multiplication. Il sera intéressant de voir si ces changements porteront leurs fruits à l’occasion de la publication du prochain rapport PISA dans trois ans.