À la suite de la vidéo d’Audrey mettant en place une méthode et des stratégies afin de préparer chaque nouvelle séance individuellement, nous allons maintenant aborder quelques conseils généraux afin de développer la planification sur le long terme.
Même si on peut tout à fait choisir de planifier chaque séance de façon indépendante en faisant des liens entre celles-ci et que c’est même parfois avantageux dans de rares cas (voir la prochaine section), la planification à long terme possède généralement de nombreux avantages.
Premièrement, il s’agit d’une excellente manière de concilier les intérêts de votre élève, toujours à considérer dans l’enseignement individualisé, et des apprentissages complexes ou des synthèses de la matière. En effet, comme l’enseignement s’effectue sur plusieurs séances, vous pouvez lier les différentes étapes ou dimensions de l’apprentissage à ce qui plaît à l’élève ou à ce qui l’interpelle : un sujet spécifique (du sport au voyage), un univers fictionnel (Harry Potter), des questionnements légitimes (un phénomène scientifique, social ou narratif), des référents culturels incontournables (figures ou œuvres populaires, événements marquants). L’élève découvre ainsi les différentes facettes de la matière apprise et son lien concret avec le monde réel.
Deuxièmement, cette planification encourage à diversifier ses activités pour éviter la redondance qui est d’autant plus visible que la séquence est développée. Est également favorisée l’expérimentation en associant à des activités déjà mises en place des nouvelles.
Troisièmement, en tant que tutrices et tuteurs, nous savons alors précisément ce que nous allons normalement voir comme prochaines notions et nous pouvons ainsi davantage poser un regard réflexif aux potentielles transitions et aux éventuels ajouts à considérer – dois-je retarder telle notion pour plutôt me consacrer à telle autre ?
Quatrièmement, parce que tout l’enseignement est lié à une thématique commune qu’on explore davantage en profondeur, il est généralement bien plus rapide et efficace d’utiliser cette méthode pour préparer ses séances. En outre, on peut réutiliser les séquences avec plusieurs élèves en les adaptant plus ou moins selon les besoins de chaque nouvel‧le élève.
Afin de préparer ce type de séquence, on doit d’abord commencer par choisir un sujet qu’on va ensuite explorer avec l’élève. Le nombre de séances peut varier en fonction de l’intérêt de l’élève et des priorités scolaires (de la petite notion spécifique incomprise à l’examen à préparer). D’ailleurs, chez certaines et certains élèves, ce type de préparation se révèle facultatif, voire inutile, dans la mesure où elles ou ils ont presque toujours une série d’activités scolaire à travailler. Vous pouvez toujours alors utiliser une partie de la planification lors d’une séance spécifique.
La planification peut bien sûr aussi être momentanément arrêtée et continuée par la suite. Les liens que vous pouvez faire avec le sujet dépendent bien sûr des goûts de l’élève, mais également de l’actualité générale à laquelle on gagne à rester à l’écoute de manière à procéder par analogie. Si nous pouvons puiser dans les nouvelles sociales, politiques et scientifiques, les tendances culturelles rejoignent souvent plus directement les jeunes : culture vidéoludique, cinéma superhéroïque, hégémonie disneyenne, importance actuelle des séries télévisées, certains classiques réadaptés, etc.
Commençons avec un exemple en français, où le cœur de la matière – la communication – autorise une très grande liberté. Par rapport à la mythologie grecque, il est possible d’évoquer les nombreuses créatures qui existent en son sein. Comme l’explique Audrey, en présentant son sujet, il est important d’interpeler l’élève et d’activer ses connaissances (scolaires et encyclopédiques) : dans le présent cas, on peut évoquer la présence de ce bestiaire dans une multitudes de jeux vidéo récents (la saga God of War, Assassin’s Creed Odyssey, Hades, etc.) et en fiction en général (les sirènes sont présentes dans maints récits d’aventure comme le quatrième Pirates des Caraïbes, le Basilic apparait dans Harry Potter, etc.).
Une fois leur intérêt stimulé, la plupart des élèves sont curieux d’en apprendre plus et participent plus naturellement. Vous pouvez alors vous concentrer sur certains travaux d’Hercule : par exemple, le combat contre l’Hydre et lui faire comparer à l’oral et à l’écrit le film éponyme de Disney, des représentations visuelles antiques et le bref extrait du roman Les douze travaux d’Hercule d’Hélène Montardre.
Ensuite, vous pourrez demander à l’élève de créer sa propre créature dans un texte descriptif – les deux créatures, la sienne et l’Hydre, peuvent même ensuite s’affronter dans un texte narratif. Finalement, vous pouvez même comparer ces travaux mythologiques à ceux qu’on retrouve dans la BD ou le film Les Douze Travaux d’Astérix en demandant à l’élève ce qu’elle ou il pense de l’adaptation parodique dans un court texte. Vous venez ainsi de pratiquer tous les aspects normalement abordés en français (les types de texte, la compréhension de texte, l’écriture, la grammaire, l’exposé oral) en parcourant un sujet dont vous avez d’emblée présenté la pertinence et qui se révèle généralement intéressant et stimulant pour l’élève. Vous pouvez évidemment choisir d’aborder davantage certains aspects selon les défis que doit relever votre élève.
En mathématiques, les différents problèmes de géométrie de l’élève peuvent se situer dans le monde de Poudlard. Un moldu s’est en effet égaré et tente de mesurer différents objets et lieux qu’il rencontre : un vif d’or, une pièce du château ou du ministère de la magie, le choixpeau, etc. Vous pouvez bien sûr y aller de comparaison : qu’est-ce qui est le plus grand entre Poudlard et Pré-au-Lard, quelle manière permet le meilleur déplacement (Hippogriffe, balai ou moto d’Hagrid), etc.
Ou alors, c’est un voyage temporel en Antiquité grecque qui attend l’élève, il doit choisir s’il voudrait ou non y habiter en fonction des différentes caractéristiques de cette époque qu’il évaluera au fur et à mesure de ces découvertes : valeurs, structure sociale et institutions politiques, espaces publics et privés, et culture et croyances. Évidemment, ce choix est seulement possible en comparant avec son époque et en bien lui présentant l’époque en question (support visuel, extraits de films, etc.). S’il choisit d’y résider, on peut l’interroger naturellement sur quelle fonction il exercerait dans la cité; sinon, le questionner en quoi il préfère notre société contemporaine.
Vous l’aurez compris, la planification de ces séquences encourage votre créativité et de rester à l’écoute de ce qui peut stimuler vos jeunes, cela vous permettra souvent de passer par ce qui l’intéresse – en vous y intéressant vous-mêmes – à ce que vous voulez lui transmettre (compétences, savoirs, classiques, etc.).
par André-Philippe, Tuteur chez Succès Scolaire
Succès Scolaire, 124e PME au Québec, évolue depuis 2006 pour fournir un accompagnement innovant et…
Qui dit rentrée, dit retour de la routine! Une routine équilibrée peut faire une différence…
Qu'est-ce que la glissade de l'été ? Il s'agit d'un recul des apprentissages pendant la…
L'année scolaire est terminée et votre ado a un échec scolaire. Que faire? Plusieurs solutions…
Aidez votre enfant à explorer ses passions et talents avec nos conseils. Favorisez son épanouissement…
À l'ocassion de l'éclipse scolaire du 8 avril 2024, plongez dans les mythes et légendes…