Les tablettes sont arrivées dans nos vies il y a un peu plus de deux ans. Deux ans, ça ne laisse pas beaucoup de temps aux scientifiques pour nous donner un avis éclairé sur l’utilisation qu’on devrait faire de cette petite révolution technologique. Les enfants, de leur côté, ne semblent pas trop tourmentés par les questions que se posent les adultes: ils ont adopté les tablettes instantanément. Doit-on s’en inquiéter? Faut-il baliser leur utilisation, et si oui, quel est le mode d’emploi?
Le débat concernant l’utilisation des tablettes est très similaire à celui qui a eu lieu concernant la télévision il y a plusieurs années. Longtemps, on a cru que l’écoute de la télévision pouvait nuire au développement cognitif de jeunes enfants, que celle-ci les transformerait en zombies. Ce jugement hâtif a été contredit par des recherches scientifiques qui ont démontré que l’activité cérébrale des enfants qui l’écoutaient était comparable à celle de quelqu’un absorbé par un bon livre. Aujourd’hui nous nous posons des questions similaires. Les écrans auxquels sont rivés les passants dans la rue sont-ils nocifs pour nos jeunes?
Plusieurs spécialistes s’entendent pour dire que le problème ne réside pas dans la technologie elle-même, mais bien dans l’utilisation qu’on en fait. La journaliste Lisa Guersey, auteure de Screen Time, suggère de se poser les questions suivantes pour évaluer la « relation » de notre enfant à la tablette: quel type de contenu consomme-t-il? Est-ce que la tablette accapare une partie importante de ses interactions avec vous et avec ses amis? Si l’enfant n’est pas en mesure de se départir de la tablette, qu’il en fait une utilisation abusive, alors un encadrement plus rigide et des balises claires s’imposent. Mais si l’enfant la consulte comme certaines feuillettent un magazine au salon de coiffure, nul besoin de s’inquiéter. En gros, la tablette peut être un moyen de s’isoler comme elle peut lui fournir des connaissances qui alimenteront les discussions avec ses amis le lendemain à l’école.
À la maison comme à l’école
Si elles sont bien utilisées, les tablettes peuvent être un formidable outil d’apprentissage. Selon le professeur Thierry Karsenti, qui a mené une étude sur leur utilisation à l’école, elles permettraient un apprentissage plus interactif et stimuleraient la créativité des élèves. De la même manière que les parents doivent encadrer les jeunes enfants qui ne savent pas s’arrêter, les enseignants des écoles secondaires où elles ont été implantées sont à l’affût des élèves qui pourraient en faire une mauvaise utilisation.
Bref, les tablettes ne constituent pas le fléau que certains voient en elles. La modération et le jugement sont les maîtres mots en la matière. Si votre enfant est prisonnier de sa tablette, envoyez-le jouer dehors! Mais s’il est en train de rassasier sa curiosité sur les mystères de la Rome antique, laissez-le tranquille!
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