Mathieu Desa est tuteur pour Succès Scolaire depuis trois ans et cumule plus de 2 500 heures de tutorat.
Mathieu, parle-nous de ton parcours scolaire.
J’ai obtenu mon DEC en sciences pures avant d’entreprendre un baccalauréat en chimie… que j’ai arrêté en cours de route. C’est en travaillant chez Succès Scolaire que je me suis rendu compte que les laboratoires, ce n’était pas pour moi. Je préfère créer un lien de confiance avec les jeunes et les aider à cheminer. C’est pourquoi à l’automne prochain je commencerai un DEC en éducation spécialisée.
Quelle est ta principale clientèle ?
Je travaille surtout avec les ados de 3e, 4e et 5e secondaire. Je leur enseigne le français, les mathématiques et les sciences. Outre les notions, ces trois matières me permettent de développer certaines aptitudes chez mes élèves : l’ouverture sur le monde grâce aux lectures en français, la réflexion, la remise en question et la logique en mathématiques ainsi que la rigueur en sciences.
Mes mandats préférés sont ceux où je vais plus loin que la matière, où les jeunes font face à des défis en lien avec l’organisation ou la motivation, par exemple. Découragés, des parents m’ont déjà demandé d’intervenir auprès de leur ado, qui se couchait à 4 heures du matin alors qu’il avait de l’école. Je lui ai donc fait prendre conscience de l’importance du sommeil et des conséquences d’un déficit sur sa santé et ses résultats scolaires. Et comme je n’avais pas de relation d’autorité avec lui, mon message a bien passé.
Je crois que tu te spécialises, n’est-ce pas ?
Comme j’avais un talent naturel avec les jeunes qui vivent avec des troubles d’apprentissage, Succès Scolaire a commencé à m’en confier de plus en plus. J’ai donc suivi des formations pour m’outiller davantage et c’est à ce moment que je me suis reconnu. On m’a donc diagnostiqué un trouble du spectre de l’autisme (TSA) léger l’an dernier. Cela explique que je comprenne si bien ce que vivent les jeunes à qui j’enseigne. Je sais ce que c’est être déstabilisé par les changements de dernière minute. Je sais ce que c’est avoir de la difficulté à se lier d’amitié. Je sais ce que c’est éprouver de la difficulté à gérer son temps et ses priorités. Et je sais ce que c’est manquer cruellement d’estime de soi. C’est pourquoi, en toute humilité, je crois que je suis très bien placé pour aider ces jeunes qui doivent surmonter des difficultés jour après jour.
Que fais-tu pendant tes temps libres ?
Je pense beaucoup aux 25 élèves que je suis, à la façon dont je pourrais les aider encore mieux. Je lis donc beaucoup sur les troubles d’apprentissage, d’abord sur le TSA, puis sur le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), pour commencer. Chaque élève est particulier et je cherche LA meilleure façon de le faire débloquer, de le motiver et de développer sa confiance. Mon but est que chaque jeune acquière de l’autonomie pour qu’il puisse développer son plein potentiel.
Pour décompresser après une journée de travail, je marche dans mon quartier. Et pendant mes journées de congé, quand le temps me le permet, je me promène dans les différents parcs nationaux du Québec. J’ai aussi deux autres passions : le jardinage et la peinture. Ces activités me permettent de déconnecter totalement.
En terminant, où te vois-tu dans trois ans, à la fin de tes études ?
Ouf ! Je ne me projette pas si loin. Peut-être serai-je technicien en éducation spécialisée dans une école secondaire, peut-être pas… seul l’avenir le dira. Chose certaine, je compte poursuivre le tutorat pendant encore très longtemps.