Chris-Michel a quitté le Burundi pour le Québec à l’âge de 10 ans, avec sa famille. Découvrez son parcours en sol québécois…
Chris-Michel, parle-nous de ton cheminement scolaire.
J’ai terminé mon primaire et débuté mon secondaire à Gatineau, dans le programme sport-études grâce auquel je pratiquais ma plus grande passion : le soccer. Plus tard, c’est à 14 ans que j’ai été sélectionné par le Centre National de Haute Performance situé à Laval. Cet établissement accueille les jeunes athlètes de haut niveau dans le but d’optimiser leur développement sportif. Je me rendais à l’école le matin et m’entraînais ensuite tout l’après-midi : c’était une discipline ardue à maintenir!
Ensuite, en 5e secondaire, j’ai intégré l’équipe de réserve de l’Impact de Montréal. Une magnifique expérience! Après mes années de Cégep, pendant lesquelles j’ai étudié en sciences de la nature, j’ai suspendu mes études pour me concentrer sur mon sport. Malheureusement, mes blessures ont pris l’avantage et je n’ai pas été en mesure de récupérer suffisamment pour intégrer l’équipe officielle de l’Impact. Ce fut un choix déchirant, mais j’ai dû me résigner à arrêter complètement le soccer en 2014.
En ce moment, j’en suis à ma deuxième année au baccalauréat en génie électrique de l’École de Technologie Supérieure. À la fin de mes études, j’aimerais beaucoup travailler dans le domaine des télécommunications. On verra bien où la vie me mènera.
Comment est arrivé le tutorat dans ta vie?
Le destin. J’ai rencontré tout à fait par hasard un ami dans le réseau du métro montréalais l’automne dernier. C’est alors que je lui ai partagé que j’étais à la recherche d’un emploi à temps partiel. Il m’a répondu qu’il était lui-même tuteur pour Succès Scolaire et qu’il adorait son expérience. Je me suis donc rendu sur le site web de l’entreprise, j’y ai soumis ma candidature, puis passé une entrevue et finalement, j’ai pu commencer ma première séance de tutorat quelques jours plus tard.
Pourquoi as-tu choisi le tutorat plutôt que de devenir entraîneur de soccer?
Bonne question! Le soccer, comme tous les autres sports, apporte plusieurs bénéfices pour les jeunes : santé physique et mentale, discipline, gestion du stress… Mais à mon avis, ça ne me suffit pas.
Le tutorat est beaucoup plus gratifiant. Pour moi, les études représentent une valeur beaucoup plus importante que le sport pour l’individu.
Quelle est ta clientèle-type?
J’enseigne les mathématiques aux jeunes du secondaire que je rencontre soit à leur domicile ou encore à leur école. Je ne sais pas pourquoi, mais tous les élèves que j’accompagne sont des sportifs… (note de la rédactrice : ‘Hum! Nous on se doute un peu du pourquoi!’) Certains sont dans un programme sport-études, tout comme je l’ai été. Alors, on parle régulièrement de leurs défis et de leurs ambitions. Je m’efforce toujours, avec ce que mon parcours m’a appris, de leur donner des conseils en matière de gestion du stress ou du temps.
Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail de tuteur?
Vous savez, j’ai un indicateur pour savoir si j’aime quelque chose ou non. Si je ne vois pas le temps passer, c’est que je suis au bon endroit, au bon moment. C’est tout à fait ce qui se passe pour moi avec les séances de tutorat!
Lors de ma toute première séance avec ma première élève, la durée prévue était de 1h30. Le jour de la séance, nous nous installons, faisons les présentations, puis nous mettons à la tâche d’étude. Lorsque nous avons relevé la tête pour une première fois, cela faisait déjà 1h45 que nous travaillions sans nous déconcentrer. J’avais ma réponse : j’étais fait pour le tutorat.
Pour en revenir directement à la question posée, ce que je préfère, c’est le sentiment de me sentir utile et de contribuer à changer quelque chose dans la vie des adolescents. Quand un élève qui butait sur une notion débloque, c’est génial. Je peux me dire « mission accomplie »!
Aussi, j’adore travailler avec les adolescents. Ce sont de mini-adultes en devenir. Malgré que tout ne soit pas toujours clair dans leur esprit, ils commencent à avoir une idée de leur objectif de vie. Travailler avec les plus petits demande davantage d’encadrement et de discipline. Avec les ados, j’agis plutôt comme un motivateur. Le message que je veux transmettre à chacun est : « Vas-y, tu es capable »!
Quel est le principal défi lorsqu’on travaille avec des adolescents?
C’est de les conscientiser à l’importance de travailler aussi intensément lorsque je ne suis pas avec eux que lors de nos séances.
L’humain est ainsi fait : quand on est doué dans une chose, on aime l’accomplir et on s’y implique. Le contraire est tout aussi vrai! Je les aide donc à développer leur confiance en leurs capacités, leur curiosité et leur appréciation de la matière des mathématiques. C’est de cette façon qu’ils déploieront tous les efforts nécessaires pour réussir, et pas seulement lorsque je suis présent à leurs côtés.
Chris-Michel, merci de ce beau partage! Tu représentes une inspiration pour les jeunes. Tu es un exemple concret pour leur démontrer qu’ils peuvent réussir à la fois dans leur passion ainsi que leurs études. Par dessus tout, le plus beau cadeau que tu offres à tes jeunes étudiants est de leur apprendre que c’est grâce à leurs propres ressources qu’ils atteindront leurs objectifs!