Annie Thibault est à la fois tutrice chez Succès Scolaire, scientifique et flûtiste. Découvrez le parcours de cette femme qui respire la joie de vivre.
Annie, parle-nous de ton parcours scolaire et professionnel.
J’ai d’abord étudié en lettres et langues, puis en musique au Conservatoire de musique de Québec, avant de me spécialiser en musique d’orchestre à l’Université de Montréal. Dans les années qui ont suivi, j’ai été flûtiste à la pige pour l’Orchestre symphonique de Québec et j’ai enseigné la flûte. Parallèlement à cela, j’ai aussi travaillé dans le milieu de la restauration.
À l’époque où j’ai terminé mes études, je m’étais dit que si, lorsque j’aurais 30 ans, j’étais incapable de vivre de mon métier, alors je changerais de domaine. Ainsi, lorsque la trentaine a sonné, j’ai analysé plusieurs choix de carrière et ai décidé de me réorienter en chimie analytique. Tout un 180 degrés !
Qu’est-ce qui t’a amenée à la chimie analytique ?
Puisque mon travail de flûtiste, d’enseignante et de serveuse m’amenait à être constamment entourée de gens, j’avais le goût de changer pour un métier qui me permettrait de travailler plus seule. Je cherchais un métier qui me ferait travailler différemment, mais tout comme la musique, qui demande une certaine règle à suivre, comme lorsqu’on suit une recette !
La chimie analytique s’est donc imposée à moi. Après mon DEC, j’ai travaillé en pharmaceutique, puis dans un laboratoire d’analyse de produits pétroliers. Je me suis aperçue que les relations avec les gens me manquaient beaucoup. J’ai donc commencé à travailler, en 2009, comme technicienne en travaux pratiques à la Commission scolaire de Montréal.
Est-ce qu’il y a un lien entre cet emploi et ton arrivée chez Succès Scolaire en 2012 ?
Tout à fait. J’adore le contact avec les adolescents et leur dynamisme. J’aime aussi les aider à comprendre et contribuer à leur réussite. Ça me rend heureuse d’aller travailler à l’école secondaire Jeanne-Mance le jour, puis, le soir, de suivre d’autres jeunes.
Quelle est la principale clientèle ?
Comme vous vous en doutez, j’enseigne les mathématiques et les sciences aux jeunes du secondaire. Je me déplace majoritairement chez les élèves, mais travaille aussi en ligne ainsi qu’au centre d’apprentissage de Succès Scolaire à Longueuil.
Que préfères-tu dans ton emploi de tutrice ?
Bien souvent, les difficultés des jeunes proviennent de leur manque de confiance en soi. Ils se découragent par rapport à leurs notes et sont parfois convaincus que les maths, ce n’est pas pour eux. J’essaie donc d’instaurer un climat de confiance et souligne leurs petites réussites et leurs bons coups. J’utilise beaucoup l’humour dans mes cours pour détendre l’atmosphère et que ce soit le plus agréable possible.
À la fin d’une séance, lorsque je sens que j’ai réussi à faire comprendre une notion avec laquelle ils avaient bien de la difficulté, ça me procure beaucoup de satisfaction et je pense que je suis plus contente qu’eux de voir qu’ils sont capables de comprendre !
Lorsqu’ils me posent une question, au lieu de leur donner la réponse, je les incite à être curieux, à réfléchir et à trouver la solution d’eux-mêmes. C’est bien plus valorisant et formateur !
De plus, je suis convaincue qu’avec une bonne méthode de travail, ils peuvent arriver à réussir aussi bien que les autres élèves qui éprouvent plus de facilité. Je suis toutefois consciente que les maths ne deviendront sûrement jamais leur matière forte, mais il existe des exceptions. Par exemple, je suis une élève qui doit composer avec plusieurs troubles d’apprentissage. Eh bien, elle est passée de 50 % à 94 % en maths. Elle réussit tellement bien et applique tellement les méthodes de résumé qu’elle n’a plus besoin de mon aide en mathématiques et on ne se voit que pour les sciences présentement !
Enfin, chaque jeune est différent et représente un défi. C’est motivant.
Quelles sont tes passions ?
Après avoir arrêté la flûte pendant mes études en chimie analytique, je m’y suis remise. Je fais maintenant partie d’un ensemble de flûtes et d’un orchestre semi-professionnel, ce qui occupe mes mardis et mercredis soir. Dans un tout autre registre, je pratique le yoga et la musculation.
En terminant, que penses-tu de la place des femmes en sciences ?
Même si on voit de plus en plus de femmes opter pour les sciences, c’est un domaine encore majoritairement masculin. Et je ne comprends pas pourquoi. Peut-être que les femmes n’osent pas assez ? Lorsque j’observe les adolescentes en classe de laboratoire, je constate que plusieurs ont peur de se tromper. C’est comme si elles ne se donnent pas le droit à l’erreur ou qu’elles se disent qu’elles ne seront pas à la hauteur, contrairement aux garçons qui sont plutôt téméraires et qui osent plus. Et ça ne devrait pas, car elles réussissent aussi bien que les gars.
Finalement, les sciences, c’est beaucoup moins difficile et beaucoup plus intéressant que l’on croit.