L’idée que l’art ait des bénéfices pour le développement des enfants est séduisante. Apprendre à apprécier Van Gogh ou Rembrandt ferait d’eux des citoyens plus attentifs à la beauté du monde, sensibles à l’importance de la créativité dans nos sociétés. Tout ça est bien joli, mais qu’en est-il des effets concrets de la fréquentation des musées sur nos jeunes?
Dans un texte d’opinion publié dans le New York Times du 23 novembre dernier, Brian Kisida, Jay P. Greene et Daniel H. Boen font état des résultats des recherches qu’ils ont menées sur la fréquentation des musées dans une petite ville de l’Arkansas. L’ouverture d’un tout nouveau musée dans cette communauté où il n’y en avait jamais eu leur semblait être l’occasion idéale de tester les suppositions attribuant à l’art des bénéfices insoupçonnés. Leurs conclusions sont frappantes.
Bien sûr, les jeunes qui fréquentent les musées acquièrent des connaissances sur l’art et développent leurs goûts en matière de culture. Pour l’étonnement, on repassera. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que ces jeunes développent un esprit critique supérieur aux autres. En s’attardant aux détails contenus dans les oeuvres et en se questionnant sur leur signification, ils développent leur capacité d’analyse et de réflexion. Deuxième conclusion intéressante, l’art développe la tolérance chez les jeunes et ce que les chercheurs nomment de « l’empathie historique ». En étant en contact avec des idées, des époques et des endroits différents, les jeunes sont en mesure d’avoir une perspective différente sur l’époque dans laquelle ils vivent.
On a tendance à penser que seules les matières dites traditionnelles donnent des résultats puisqu’on peut mesurer ceux-ci. Cette étude nous force à nous questionner sur l’apport de disciplines moins traditionnelles, et la petite révolution qu’elles pourraient provoquer si on les intégrait systématiquement aux programmes des écoles.
Les résultats de l’étude sont expliqués en détail ici.