Caroline Boisclair : une tutrice engagée

Caroline, depuis combien de temps es-tu tutrice chez Succès Scolaire?
Je suis tutrice de français, d’anglais et d’histoire depuis 2012 auprès des 6-15 ans. Toutefois, j’ai pris une pause d’un an et demi pour réaliser un projet dans le Grand Nord. Je suis de retour dans l’équipe depuis peu.

Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail?
Ce que j’aime par-dessus tout, c’est développer des liens, une complicité, avec les jeunes que j’aide pendant longtemps. C’est grâce à ce travail que j’ai réalisé ce que je voulais faire vraiment dans la vie. C’est pourquoi je retournerai sur les bancs d’école l’an prochain pour étudier en intervention jeunesse.

Est-ce que tu aurais une anecdote à nous raconter concernant ton expérience de tutorat?
Ouf! Bonne question. Je me rappelle du premier élève que j’ai suivi : un petit garçon de 8 ans plutôt turbulent. La première fois que je suis arrivée chez lui, il s’est caché sous son lit. Et ce petit manège a duré 3-4 mois environ. Ses parents et moi devions user d’une bonne donne de persuasion pour le faire sortir de là. J’employais la méthode de la carotte : si son heure d’étude avec moi se passait bien, je restais jouer un peu avec lui après. J’ai réussi, petit à petit, à créer un lien de confiance avec lui. Je suis même devenue sa gardienne.

Tu nous parlais d’un voyage dans le Grand Nord. Qu’est-ce qui t’y a menée?
En 2013, Succès Scolaire me donne un mandat chez Pour 3 points, un organisme qui aide les jeunes de milieux défavorisés à acquérir les habiletés requises pour réussir à l’école avec un mélange de sport et d’aide aux devoirs . C’est à ce moment-là que je réalise que ce n’est pas tout le monde qui a la même chance d’accéder aux études.

Au même moment, je fais la découverte de Fusion Jeunesse, un autre organisme qui vise à contrer le décrochage scolaire en implantant des projets pédagogiques destinés aux jeunes à risque.

C’est ce qui m’a amenée à passer un an à Salluit, le village le plus au nord du Québec, où j’ai aidé les jeunes à mettre en place des projets comme une radio étudiante ainsi qu’un marché coopératif. Ce dernier avait deux objectifs : amener les jeunes à développer des aptitudes concrètes (la cuisine ou le tricot, par exemple), mais aussi les sensibiliser à la consommation responsable. Cet aspect est très important puisque que dans le Grand Nord, les ressources sont limitées.

Puis, je me suis rendue à Kuujjuarapik. Là-bas, j’ai coordonné la mise sur pied d’un conseil étudiant et d’une radio scolaire dans le but de dynamiser le lien entre les jeunes et leur communauté .

En somme, c’est une expérience inoubliable.

Quels sont tes projets futurs?
Je compte bien retourner à Salluit cet été pour travailler sur un camp de jour avant de reprendre l’université. Et quand j’aurai terminé mes études, je souhaite développer mes propres projets communautaires pour la jeunesse.

admin

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