18 décembre 2012
L’été dernier, la mère d’un élève chez Succès Scolaire nous a contacté avec une requête assez exceptionnelle: celle de suivre en tutorat une vingtaine de jeunes lors de leurs compétitions de ski alpin en Autriche et dans l’Ouest canadien. Nous avons donc fait des pieds et des mains afin de trouver un tuteur pour profiter de cette belle opportunité. Francis, tuteur en mathématiques et en science, nous résume ici cette expérience exceptionnelle!
À l’automne 2012, l’équipe élite de ski alpin de la zone Estrie partait en période d’entraînement dans les plus belles chaînes de montagnes du monde. Les trois premières semaines se sont déroulées sur le glacier Hintertux en Autriche. Les deux dernières étaient à la station Panorama, en Colombie Britannique.
Chaque matin, les jeunes partaient très tôt pour la montagne, dînaient en haut et revenaient vers 15h ou 16h. De l’entraînement intensif! Ce sont de vrais athlètes.
J’ai eu l’incommensurable chance de les accompagner durant toute la durée du camp. Ce fut un séjour mémorable! Je devais annuler deux sessions d’université pour me permettre de partir aussi longtemps; je ne regrette aucunement mon choix.
Chaque soir avant le souper, les jeunes s’installaient autour de la table pour faire leurs devoirs. Mon rôle était de les motiver, de structurer la période de devoirs et surtout, de répondre à leurs questions pour qu’ils avancent le plus efficacement possible. J’avais trois élèves de secondaire III, trois de secondaire IV et huit de secondaire V. Graduellement, j’ai fait ma place au sein de cette grande famille où tout le monde parle toujours de techniques de virages, d’anecdotes de touristes qui tombent en embarquant dans le T-bar, des meilleurs skieurs au monde, de la brume du sommet, de leurs ecchymoses sur les bras, etc. Une très belle gang! J’étais finalement une espèce d’hybride entre un entraîneur et un jeune. Pas mal chouette!
Autorité? Je n’avais ni besoin ni l’intention de me placer en position d’autorité sur eux. Quelques rares fois, j’ai dû intervenir pour que le climat d’étude soit moins bruyant. L’ambiance était toujours agréable.
Des questions? J’en ai eu des tonnes! Et de solides questions en plus. Ils m’ont fait travailler fort. À chaque fois ils repartaient avec un peu moins de brume dans leur compréhension des sciences ou des maths et ils m’en remerciaient chaleureusement.
Motivation? Voilà la variable qui oscille beaucoup d’un quadrant à l’autre! D’où vient l’envie d’étudier lorsque la fatigue musculaire et le sentiment qu’on a déjà travaillé assez fort s’emparent de nous? Elle peut venir de deux endroits, parfois même simultanément.
Premièrement, les parents gardent un oeil grand ouvert sur leurs chéris. Ce sont leurs principaux commanditaires et ils tiennent à leur épanouissement. Pour la plupart, si les notes à l’école ne sont pas satisfaisantes, c’est fini le ski! Alors pas le choix de travailler pour rattraper les mois qu’on manque à cause des courses et des entraînements. Ils savent qu’ils ne doivent pas accumuler un trop lourd retard.
Deuxièmement, outre l’acide lactique, les blessures et l’envie de faire une sieste, il y a la santé incroyable de ces jeunes qui les tient en vie et forts. Une santé cardiovasculaire, mais surtout hormonale/mentale issue de l’esprit de groupe. J’entends par là un esprit de compétition et de comparaison, mais aussi de rigueur, de respect, d’entraide et d’encouragement. La montagne de devoirs leur paraissait longue à gravir, mais c’est comme si une grande gondole les embarquait et les menait à ouvrir leurs livres, écouteurs sur les oreilles, et à foncer dans le tas tête première. Impressionnant.
Page 188. #6 à 22 lois des exposants, cercle trigonométrique, projet personnel de fin de P.É.I. rapport de laboratoire, équations de la réfraction et des lentilles minces, loi de Hess, etc. La liste est longue, mais tellement passionnante! Du moins, c’est mon point de vue.
Certains soirs étaient plus difficiles, surtout quand le chronomètre les avait déçu, mais c’est la vie. Un de mes jeunes, celui qui en arrache le plus, m’a clairement dit que si ce n’était pas du ski, il aurait déjà lâché l’école! Mais il va continuer à étudier, j’en suis certain et il a du potentiel en plus.
Réalisent-ils leur chance? Je crois que oui! Ils le savent que la vie les a gâtés et ils en tiennent compte dans leur façon de voir le monde. Il leur en reste beaucoup à apprendre, au-delà des pentes de neige, mais ils sont pas mal bien partis.
Le ski, c’est toute leur vie. Certains en font depuis qu’ils ont 2 ans. Ce genre de voyage d’entraînement leur est de plus en plus familier, mais pas au point de le prendre pour acquis. Une chose est certaine, j’étais un des plus énervés dans l’avion en décollant!
Je vous remercie 6,023 X 10^23 fois de m’avoir permis de vivre cette expérience. Je vais m’en rappeler toute ma vie, c’est plus que certain.
Francis
Pour plus de détails sur l’équipe Élite Alpin de l’Estrie, allez jeter un coup d’oeil à leur blogue!
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